Château Andermont

Visible peu importe où l'on se trouve dans la ville malgré sa position un peu reculée, le château Andermont est un bastion démesurément grand en comparaison avec la petite ville qu'il garde. Ses quatre tours carrées, hautes chacune d'une cinquantaine de mètre, parcourues de meurtrières, surveillent la région d'un air menaçant ; et ses murs de pierre épais de plusieurs mètres font passer les nombreuses bâtisses en bois de la ville pour des cabanes primitives. Les bannières portant le blason de la famille Andermont, un lièvre rouge, sont les seules tâches de couleur sur la pierre grise. Il est difficile, pour les étrangers voyant le château, d'imaginer qu'il s'agisse d'autre chose que de l'apparat, d'une manière d'intimider les voisins belliqueux comme les citoyens en colères, car il paraît inutile de mettre autant de moyens dans la protection d'un bourg aussi reculé, aussi loin des conflits actuels du royaume de Lehill, mais les habitants savent tous qu'il s'agit de l'élément le plus important de la défense de la ville contre les sièges ennemis, et se souviennent encore de l'attaque de 723, lorsque les Varlichois avaient percé l'enceinte des murs de Haywick, et qui auraient pu prendre le contrôle total de la cité sans la présence du château, qui a servi de base aux défenseurs pour leur permettre de regrouper leurs forces avant de repousser les envahisseurs.

Pour rentrer à l'intérieur, il faut passer par l'avenue du baron Gersa Andermont, défunt père de l'actuelle baronne, jusqu'à arriver aux portes du château. Là se trouvent 8 gardes, de nuit comme de jour, qui demandent aux visiteurs le motif de leur présence dans le château, et qui fouillent ceux qu'ils laissent entrer, car il est interdit de venir armé. Il n'y a pas besoin d'une invitation particulière pour quelqu'un qui souhaiterait parler avec un des nombreux notables vivant dans le château, mais il faut une bonne raison. Les gardes font leur travail rigoureusement et avec la plus grande méfiance, car l'assassinat de la baronne est une menace permanente pour Haywick. Une fois ce barrage passé, on accède à la cour intérieure du château, dans laquelle poussent quelques arbres fruitiers chétifs dans une pelouse peu entretenue. On est bien loin des jardins fleuris de Lehill. Il est évident que le jardinier aurait besoin de renfort pour s'occuper d'une cour aussi vaste, mais les priorités ne sont pas là, du moins aux yeux des Andermont. En effet, un observateur attentif ne remarquera que le jardin n'est pas seul à être en mauvais état : on devine que la château a pu abriter dans le passé des centaines de soldats, mais les patrouilles de gardes semblent aujourd’hui trop peu nombreuses pour défendre une si grande forteresse.

Au centre de la cour se trouvent le donjon où vivent la baronne, sa famille, son conseil et les autres notables de Haywick. À l’entrée du bâtiment, des serviteurs accueillent les visiteurs, et les dirigent vers la personne qu’ils souhaitent rencontrer. L’intérieur paraît modeste à quiconque connaît la vie des nobles, mais raffiné pour les paysans en visite. On y voit quelques tapisseries représentant des scènes de vie et d’aventures des ancêtres lointains des Andermont, quelques trophées de chasse ou encore des armes et armures antiques. Une fois arrivé dans le bureau de la personnalité qu’ils vont venus rencontrer, les visiteurs doivent attendre un peu que leur hôte finisse sa précédente audience avant de les recevoir.

La personne qu’il est le plus difficile de voir est, de loin, la baronne Diana Andermont. La file d’attente des nobles, bourgeois, roturiers et aventuriers venu la rencontrer lors des séance de doléance est particulièrement longue, et il faut en plus passer par un second contrôle des gardes avant de pouvoir discuter avec elle. Une fois dans son bureau, il apparaît que cette femme de presque 50 ans va droit au but, et a un esprit pratique. Elle porte sa tenue de combat en permanence, ne s’embarrassant pas d’un habit d’aristocrate qui la gênerait dans ses mouvements. Lorsqu’elle reçoit quelqu’un, elle cherche à comprendre son problème rapidement, afin de pouvoir le régler tout aussi vite et de pouvoir recevoir le prochain visiteur.
Plus pondéré, Gervay Andermont, lointain cousin de la baronne et chef de la garde de Haywick, reçoit ses quelques visiteurs en leur proposant de discuter un long moment. Ce vieux vétéran est souvent ravi lorsqu’il a l’occasion de rencontrer des jeunes aventuriers, enthousiaste à l’idée de leur montrer quelques ficelles du métier, ou leur raconter les exploration de donjon qu’il a pu faire dans sa jeunesse.
En plus de ces deux là, les visiteurs peuvent également rencontrer Aymon, le mari de la baronne, un noble fêtard et peu impliqué dans la politique de la ville ; Eryn, l’intendante de Haywick, s’occupant des nouvelles constructions et de la gestion de l’économie ; et Vexas, le mage officiel de la cour. Il est possible enfin de croiser le père Johan, frère de la baronne ayant renoncé à sa place dans la succession pour devenir prêtre de Zariel, lorsqu'il n'est pas dans son temple à l'autre bout de la ville.